« Disposer la lumière — qu’elle devienne espace », énonçait André Marfaing (1925-1987). Étonnante décision pour cet artiste de l’abstraction qui, très tôt, adopte avec ferveur le noir, cette couleur d’une rare puissance chromatique et expressive découverte chez les maîtres espagnols lors de son voyage en Espagne, en 1957, au musée du Prado. Devant tant de noir, on ne peut s’empêcher de penser à Pierre Soulages. Marfaing l’a rencontré en 1952 à la galerie Jeanne Bucher, et Soulages a remarqué son travail et l’aidera à participer à l’exposition Junge europäische Künstler à Berlin, en 1954. Mais l’originalité de Marfaing va se manifester dans le rapport intense créé entre le noir et le blanc. Un blanc qui semble déborder de la toile pour se fondre avec celui des murs de l’atelier. Comme si le blanc empêchait le noir de prendre trop de place, de prendre toute la lumière.

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