Alexander Calder, des sculptures monumentales aux bijoux
Mais saviez-vous que l'artiste a signé bien d'autres créations dans des domaines aussi variés que l'automobile, l'aviation, la joaillerie, la sculpture monumentale, le dessin et bien d'autres ?
Calder est né le 22 juillet 1898 dans une famille d'artistes. Son père et son grand-père étaient des sculpteurs à succès, sa mère était portraitiste et sa sœur participait au développement du musée d'art de l'université de Berkeley.
Très tôt, Calder suit les traces de ses parents (et de son grand-père) et crée des œuvres d'art. Dès son plus jeune âge, il montre une passion et un grand talent pour la sculpture. Craignant un avenir financièrement incertain pour leur fils, ses parent l'encouragent à étudier l'ingénierie mécanique. Après avoir terminé ses études au Stevens Institute of Technology en 1919, Calder travaille pendant plusieurs années comme ingénieur hydraulique et dessinateur pour la New York Edison Company. Cependant, l'art l'obsède encore et il déménage à New York pour poursuivre une carrière d'artiste.
En 1926, il s'installe à Paris pour étudier l'art plus sérieusement. À cette époque, il se lie d'amitié avec les artistes d'avant-garde, dont Marcel Duchamp, Fernand Léger et Jean Arp. Ses premières miniatures voient le jour. Elles consistent souvent en des jouets mécaniques, comme le célèbre Cirque Calder, un cirque ambulant entièrement réalisé en fil d'acier et en matériaux de récupération. Ces jouets mécaniques miniatures amorcent ses sculptures cinétiques en fil d'acier.
En 1933, il retourne aux États-Unis et réalise ses premières sculptures monumentales, des mobiles en plein air à grande échelle utilisant les mêmes techniques et matériaux que ses œuvres parisiennes plus petites.
Dans les années 1950, Calder commence à se concentrer pleinement sur la production de pièces monumentales. Dans les années 1960, il reçoit régulièrement des commandes pour des œuvres publiques. Aujourd'hui encore, ses sculptures monumentales peuvent être admirées dans des espaces publics du monde entier, de Tel Aviv et Berlin, de Montréal à Seattle.
Avec ses mobiles cinétiques, Calder réinvente la sculpture et repousse les limites de l'œuvre mobile. Il n'est donc pas surprenant que ses philosophies artistiques s'adaptent parfaitement aux bijoux. Georgia O'Keeffe et Peggy Guggenheim font partie des célébrités portant les créations de l'artiste : boucles d'oreilles, bracelets, accessoires pour les cheveux, colliers et broches.
À l'époque, ces pièces modernistes sont extrêmement peu conventionnelles. Faites de fil d'argent ou de laiton, les pièces sont surdimensionnées et ne comportent ni matériaux précieux ni pierres, attirant l'attention des avant-gardistes à la recherche de quelque chose de nouveau.
Spirales et zigzags, métal martelé et plié...toutes les pièces de Calder sont uniques et fabriquées à la main, souvent créées en pensant à un porteur spécifique, car nombre ses broches comportent des initiales ou des noms.
Innovant, Calder n'utilise jamais la soudure : toutes les fixations et les raccords sont fabriqués en argent plié, en laiton ou à l'occasion, en or, mais Calder a toujours préféré les matériaux non précieux.
En 1972, George Stanley Gordon de l'agence de publicité Gordon & Shortt offre à Calder la possibilité de peindre un avion. Fasciné par l'idée de transformer l'appareil en la plus grande œuvre d'art volante du monde, il accepte. L'année suivante, un avion de ligne pour Braniff South American Airlines répondant au doux nom de Flying Colours of the United States est repeint aux couleurs Calder.
n 1974, le commissaire-priseur et coureur français Hervé Poulain demande à Calder de peindre l'automobile qu'il conduira pour les 24 heures du Mans cette même année. À la mort de l'artiste en 1976, la BMW 3.0 CSL customisée devient l'une de ses toutes dernières œuvres.
Calder est le premier à se soumettre à l'exercise d'habiller la BMW Art Car d'Hervé Poulain. Pour cela il utilise une palette de couleurs primaires qui caractérise l'ensemble de son oeuvre. « Je veux faire des choses amusantes à regarder, qui n'ont aucune valeur de propagande », explique Alexander Calder dans Conversations avec des artistes (New York, 1957).
Frank Stella, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, David Hockney, Jenny Holzer, Jeff Koons ont tous créé leur propre version de cette BMW très spéciale.
En 1976, Calder assiste aux 24 heures du Mans pour voir Sam Posey, Jean Guichet et Hervé Poulain concourir. Après sept heures de course, la voiture est retirée de la course en raison de dommages.
Aux enchères, les œuvres de Calder se vendent pour des millions. Son record actuel est détenu par l' œuvre Poisson volant de 1957, qui s'est envolé chez Christie's en mai 2014 pour 26 millions de dollars (18,6 millions d'euros).
Si Calder est surtout connu pour ses sculptures cinétiques, il a transcendé la discipline. Ses créations dans le domaine des transports, de l'orfèvrerie, des miniatures et des sculptures monumentales en témoignent.