Mais avant de vous parler de Contencin sur le marché des ventes aux enchères, revenons sur le contexte de cette affection pour les peintres de montagne.
Avec l’avènement de la peinture de paysages, considérée dès les premières années du XIXème siècle comme genre à part entière, de nombreux artistes se livrent à la représentation des « cathédrales de la terre » pour reprendre le terme de John Ruskin.
Qui a consacré une grande partie de son œuvre à la montagne, tentant de comprendre l’architecture des montagnes.
Si vous ne connaissez par John Ruskin, je vous invite à lire la biographie qui lui est consacrée signée par André Hélard.
Les Alpes sont à cette époque « le terrain de jeu de l’Europe » depuis l’ascension du Mont Blanc par Horace Bénédict de Saussure en 1787.
Celui qui est considéré comme le fondateur de l’alpinisme a fait des émules. Princes et bourgeois venus de France, d’Italie et d’Angleterre se retrouvent à Chamonix dans l’espoir de vaincre les sommets.
Les peintres ne sont pas en reste et, du fond de la vallée ou cramponnés à la glace, traduisent la beauté des montagnes. Ils fondent en 1898 la société des peintres de montagne qui existe encore aujourd’hui. La photographie, mise au point à la même période, est-elle aussi utilisée et permet à des dynasties d’artistes comme les Tairraz de s’illustrer entre 1857 et 2000. Je vous renvoie à l’ouvrage sur cette dynastie « Joseph, Georges I, Georges II et Pierre Tairraz, les Alpes de Père en fils »
Mais revenons plus particulièrement à Contencin.
Charles-Henri Contencin est un peintre né en 1898 à Paris.
Élevé par sa grand-mère dans l'Oberland bernois jusqu'à l'âge de 10-12 ans, il sera toute sa vie un passionné de montagne.
Jeune grimpeur, il appartient au Club alpin français, grâce auquel il fait la connaissance des membres de la Société des peintres de montagne qu’il intègrera en 1929.
Il se forme à l’école ABC de dessin, située à Paris. A l’âge de dix-sept ans, il est envoyé au front. A la sortie de la Première Guerre mondiale, il travaille pour une usine d’armement et intègre ensuite un cabinet d’architecture dans lequel il réalise des dessins industriels. Après cela, il réalise des affiches pour la Compagnie des chemins de fer du Nord sous le pseudonyme de « Charles-Henri ». Par la suite, il est directeur des ouvrages d’art à la SNCF.
Bien entendu, il est surtout connu pour sa peinture de montagne et laisse, en la matière, une œuvre importante.
Durant son temps libre, Contencin dessine et peint des paysages. Il représente principalement des chaînes de montagnes savoisiennes. Pour Contencin, la montagne est un art autant qu’un sport.
Il lui arrive de peindre le Mont-Blanc ou les Alpes suisses. Il peint des chalets encadrés par les montagnes enneigées, en hiver comme sur ce tableau « Neige. A Wengen » ou en été.
Contencin peint ses œuvres avec un jeu de lumière : le reflet du soleil permet de créer un contraste entre les couleurs douces du lac ou de la neige et la brutalité des roches sombres, ce qui donne contribue à l’aspect réaliste de ses toiles. Tel est le cas pour ce tableau « Soir sur la Meije, Lac Lérié »
Il a exposé régulièrement au Salon des artistes français et au Salon des indépendants
En 1955, Charles-Henri Contencin s’éteint et laisse derrière lui de sublimes œuvres que beaucoup de collectionneurs s’arrachent.
C’est un peintre que j’apprécie beaucoup, car il essaie de capter un moment de lumière, une émotion qu’il tente de partager.
Je suis très sensible à cela, car, même si la montagne ne demeure pas mon environnement, je ressens exactement la même chose dans un environnement qui me passionne et m’intrigue, la mer.
Mystère des éléments naturels, devant lesquels l’homme ne peut que demeurer humble, et se retirer dans sa simplicité la plus intrinsèque et tenter de faire corps avec « Mère Nature ».
Mais revenons à des considérations plus terre à terre, quelle est la cote des tableaux de Charles Contencin en vente aux enchères ?
Cet artiste, je vous le disais, a quelque chose de particulier parmi tous les artistes traitant de divers paysages de montagnes, de lacs de montagnes de ciels de montagne.
Ses peintures ont une vibration sans pareil qui attirent les collectionneurs comme un aimant.
En plus de cela, le marché ne peut être que satisfait car Charles Contencin a beaucoup produit de tableaux. Il vivait la montagne et appréciait de coucher sur la toile ses impressions et notamment les différentes lumières et ambiance que la montagne peut apporter.
Sa palette est caractéristique et il apprécie tout particulièrement les effets de lever ou de coucher de soleil sur la neige ou les glaciers.
Il faut savoir que contrairement à certains peintres de montagne, Charles Contencin est très apprécié par des collectionneurs étrangers, et cela ne peut qu’encourager sa cote à se maintenir dans ces sphères plus que confortables.
Si la moyenne des tableaux sont adjugés en vente aux enchères entre 4.000 et 6.000 euros, certains dépassent les 10.000 euros allant jusqu’à 15.000 euros, mais cela reste toutefois marginal.
Si vous appréciez cet artiste, mais que les enchères vous semblent trop élevées, sachez que les estampes sont adjugées entre 500 et 700 euros.
N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez faire estimer un tableau de Charles Contencin et si vous en recherchez, veuillez contacter l’étude et nous vous avertirons dès que nous présentons une œuvre de Charles Contencin en vente aux enchères.
Elodie Couturier, expertisez.com
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